Avant/Après : À Paris, ce taudis renaît en loft à ciel ouvert
La restructuration lumineuse et bluffante d’un taudis sous les toits de Paris par sa propriétaire architecte
Quand, un matin, l’architecte Mélanie Gonin découvre l’annonce d’un 80 m² sous les toits à un prix très attractif, elle se dit qu’elle pourrait y faire un tour étant donné qu’elle travaille à deux pas. « Nous vivions à Paris en location et n’avions pas décidé d’acheter, mais cet appartement a été l’occasion d’investir. Ce grand studio de 60 m² était un vrai taudis, mais son potentiel était incroyable. Nous avons parié sur son ouverture en plein ciel sans savoir si ce serait réellement possible et nos espoirs d’aménagement ont abouti, et même au-delà de nos espérances », nous affirme-t-elle en commençant la visite. Attention, avant/après bluffant !
Coup d’œil
Qui habite ici : l’architecte Mélanie Gonin et sa famille
Emplacement : Paris Xe, rue d’Enghien
Date de la réalisation : juin à novembre 2015
Durée des travaux : 5 mois
Superficie : 80 m² au sol en duplex (60 + 20)
Architecte DPLG et architecte d’intérieur : Mélanie Gonin
Entreprise tout corps d’état : Kermarec
Budget : 150 000 euros (dont cuisine 13 000 euros et verrière 20 000 euros posée montée)
Photos : Christophe Rouffio
Stylisme : Céline Hassen
Coup d’œil
Qui habite ici : l’architecte Mélanie Gonin et sa famille
Emplacement : Paris Xe, rue d’Enghien
Date de la réalisation : juin à novembre 2015
Durée des travaux : 5 mois
Superficie : 80 m² au sol en duplex (60 + 20)
Architecte DPLG et architecte d’intérieur : Mélanie Gonin
Entreprise tout corps d’état : Kermarec
Budget : 150 000 euros (dont cuisine 13 000 euros et verrière 20 000 euros posée montée)
Photos : Christophe Rouffio
Stylisme : Céline Hassen
Plan du premier niveau avant travaux
La toiture montait en un pan jusqu’au faîtage de l’immeuble et c’est sous cette pente que se situait le volume des combles cédé avec la surface. La visite sur le plancher bois branlant n’était pas des plus simples mais en haut de l’échelle, Mélanie découvre environ 20 m² de surface additionnelle. Elle comprend qu’il est possible de créer une chambre et de récupérer de la hauteur de plafond à l’étage en dessous.
La toiture montait en un pan jusqu’au faîtage de l’immeuble et c’est sous cette pente que se situait le volume des combles cédé avec la surface. La visite sur le plancher bois branlant n’était pas des plus simples mais en haut de l’échelle, Mélanie découvre environ 20 m² de surface additionnelle. Elle comprend qu’il est possible de créer une chambre et de récupérer de la hauteur de plafond à l’étage en dessous.
Plan du premier niveau après travaux
Une fois la promesse de vente signée, l’architecte s’attelle aux démarches administratives pour mener à bien son rêve. « Mon idée était de muer ce taudis sombre en un appartement style loft ouvert en plein ciel », dévoile-t-elle.
Trouvez un architecte sur Houzz
Une fois la promesse de vente signée, l’architecte s’attelle aux démarches administratives pour mener à bien son rêve. « Mon idée était de muer ce taudis sombre en un appartement style loft ouvert en plein ciel », dévoile-t-elle.
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Mélanie Imagine ouvrir le toit au centre de la pièce de vie, mais sachant que faire accepter une verrière par la mairie ne serait pas chose facile, elle présente le projet à l’architecte des bâtiments de France : « Contre toute attente, elle m’a conseillé de faire une verrière encore plus grande… », s’en réjouit-elle encore.
Déclaration préalable déposée et obtenue, il fallait obtenir l’accord de la copropriété et du syndic, étape qui s’est révélée assez aisée : « Le bâtiment avait été vendu à la découpe et le règlement de copropriété était favorable pour créer des modifications dans le toit. Tout le bâtiment était en travaux et les copropriétaires jeunes et sympas », explique-t-elle.
Le gros du projet de départ était sur les rails mais restait à découvrir les surprises que réserverait la bâtisse…
Une fois tous les doublages déposés et l’appartement mis à nu, une magnifique charpente est apparue… en bon état ! Mélanie a décidé de faire percer la grande verrière de 3,10 de haut sur 2,30 m de large, tout en gardant un maximum de la structure du toit apparente, sans toutefois attenter au confort thermique. Quelques poutres ont été conservées comme atout charme, moyennent un bon brossage, les autres noyées dans la laine minérale sous un doublage de Placo. Les murs périphériques ont également subi ce traitement.
Déclaration préalable déposée et obtenue, il fallait obtenir l’accord de la copropriété et du syndic, étape qui s’est révélée assez aisée : « Le bâtiment avait été vendu à la découpe et le règlement de copropriété était favorable pour créer des modifications dans le toit. Tout le bâtiment était en travaux et les copropriétaires jeunes et sympas », explique-t-elle.
Le gros du projet de départ était sur les rails mais restait à découvrir les surprises que réserverait la bâtisse…
Une fois tous les doublages déposés et l’appartement mis à nu, une magnifique charpente est apparue… en bon état ! Mélanie a décidé de faire percer la grande verrière de 3,10 de haut sur 2,30 m de large, tout en gardant un maximum de la structure du toit apparente, sans toutefois attenter au confort thermique. Quelques poutres ont été conservées comme atout charme, moyennent un bon brossage, les autres noyées dans la laine minérale sous un doublage de Placo. Les murs périphériques ont également subi ce traitement.
Après. La prospection pour trouver le fournisseur capable de fabriquer cette verrière a bien accaparé l’architecte : « Je me suis finalement tournée vers Cast PMR dont la filiale Vitral fabrique des verrières sur mesure. Ils ont réalisé une étude de faisabilité et préconisé une structure en Inox brossé pour supporter le poids d’un double vitrage sans que les montants ne soient trop épais. Un des vantaux de la verrière peut s’ouvrir grâce à une motorisation qui le soulève de 50 cm », explique la jeune femme.
Une fois la verrière posée l’appartement s’est révélé transfiguré : « Nous avions imaginé plein de choses mais c’en est une autre de voir le résultat. La lumière a envahi la pièce de vie et on a également gagné beaucoup de hauteur sous plafond. Au niveau de la verrière, on avançait debout plus loin que ce que l’on avait imaginé », se remémore la pro avec émotion.
Une fois la verrière posée l’appartement s’est révélé transfiguré : « Nous avions imaginé plein de choses mais c’en est une autre de voir le résultat. La lumière a envahi la pièce de vie et on a également gagné beaucoup de hauteur sous plafond. Au niveau de la verrière, on avançait debout plus loin que ce que l’on avait imaginé », se remémore la pro avec émotion.
Comme cette verrière avait apporté une lumière incroyable dans la pièce de vie, Mélanie a eu envie de peindre le mur opposé d’un noir bleuté pour lui apporter du caractère : « Une teinte qui change de couleur en fonction de l’intensité lumineuse et qui apporte beaucoup de vie ! »
Cette teinte permet également de minimiser l’impact visuel du grand placard créé côté cuisine, créé pour stocker les vêtements et une partie de la vaisselle.
Sous la moquette, la chape de béton au sol s’est révélée elle aussi en bon état. Elle a été recouverte d’un plancher bois massif : « J’ai choisi une pose panachée, avec des lames de 9, 13 et 15 cm de large posées aléatoirement », nous explique la pro.
Parquet chêne massif vitrifié mat chez Autrement les Sols
Cette teinte permet également de minimiser l’impact visuel du grand placard créé côté cuisine, créé pour stocker les vêtements et une partie de la vaisselle.
Sous la moquette, la chape de béton au sol s’est révélée elle aussi en bon état. Elle a été recouverte d’un plancher bois massif : « J’ai choisi une pose panachée, avec des lames de 9, 13 et 15 cm de large posées aléatoirement », nous explique la pro.
Parquet chêne massif vitrifié mat chez Autrement les Sols
Après. Mélanie et son mari rêvaient quant à eux de l’intégrer dans leur grande pièce de vie familiale : « Nous l’avons pensée comme un fond de scène. Nous souhaitions faire disparaître au maximum l’électroménager et la concevoir dans l’esprit d’un meuble », explique la pro.
Si la cuisine a été conçue dans un style moderne, la salle à manger surfe à plein sur les codes vintage : « Mon mari et moi chinons beaucoup en brocante. Nous adorons ce mix de styles, gage d’authenticité. »
Quant aux plantes, à l’instar de ces deux magnifiques oxalides pourpres, elles font également partie des plaisirs déco de la jeune femme.
Si la cuisine a été conçue dans un style moderne, la salle à manger surfe à plein sur les codes vintage : « Mon mari et moi chinons beaucoup en brocante. Nous adorons ce mix de styles, gage d’authenticité. »
Quant aux plantes, à l’instar de ces deux magnifiques oxalides pourpres, elles font également partie des plaisirs déco de la jeune femme.
La table « de ferme » a été fabriquée par un menuisier sur la base des dessins de l’architecte. Son plateau est composé de planches en chêne de tables de vendange anciennes. Quant aux assises, récupérées ici et là, elles sont venues enrichir peu à peu le coin déjeuner : « Nous avions eu la chance de tomber sur une paire de fauteuils Starck à trois pieds qu’il avait réalisés pour le restaurant Costes. Puis nous avons chiné deux chaises de bistrot Baumann », raconte Mélanie.
Table : création Fabrice Pezon ; Fauteuil Costes par Starck chez Driade ; Chaises : Baumann chinées
Table : création Fabrice Pezon ; Fauteuil Costes par Starck chez Driade ; Chaises : Baumann chinées
Derrière la cuisine se trouvaient à l’origine les toilettes, lesquelles disposaient d’une fenêtre orientée ouest.
Mélanie a fait coup double avec une idée de génie : en récupérant ce volume, elle a créé un cellier pour cacher l’électroménager déplaisant (four, combiné réfrigérateur) et apporté à la cuisine une exposition traversante est/ouest qui lui confère une lumière incroyable à toute heure du jour.
Dans l’idée paillasse de chimie qui rend original ce fond de scène, le linéaire a été pensé à partir de meubles Ikea, carrelés en faïence 15 x 15 cm. Le plan a été adouci par des bords arrondis, repris par le coffrage haut qui intègre des niches latérales et un bloc d’aspiration discret.
Mélanie a fait coup double avec une idée de génie : en récupérant ce volume, elle a créé un cellier pour cacher l’électroménager déplaisant (four, combiné réfrigérateur) et apporté à la cuisine une exposition traversante est/ouest qui lui confère une lumière incroyable à toute heure du jour.
Dans l’idée paillasse de chimie qui rend original ce fond de scène, le linéaire a été pensé à partir de meubles Ikea, carrelés en faïence 15 x 15 cm. Le plan a été adouci par des bords arrondis, repris par le coffrage haut qui intègre des niches latérales et un bloc d’aspiration discret.
Après. « Je voulais quelque chose de différent et j’ai flashé sur la marque de céramique hollandaise DTile qui avait été exposée chez Merci. Outre les carreaux arrondis qui permettent de faire les bords et l’évier, elle propose des carreaux accessoirisés comme la grille de sortie VMC, les portes plantes ou les carreaux en 3D. C’est original et moins cher que du Corian ou du granite », explique la pro.
Paillasse : DTile ; Portes : Ikea ; Veddinge ; Poignées : La Quincaillerie ; Hotte : Novy ; Robinetterie rétractable : Ritmonio
Paillasse : DTile ; Portes : Ikea ; Veddinge ; Poignées : La Quincaillerie ; Hotte : Novy ; Robinetterie rétractable : Ritmonio
Face à la cuisine, le salon a été pensé autour du canapé : « Son dossier à la structure métal modulable peut prendre plusieurs positions. Nous le déplaçons de temps en temps pour mettre du changement dans la pièce », dévoile la pro.
L’applique émane du designer Olivier Abry, installé à Villeurbane. Depuis 2010, il fabrique artisanalement des lampes articulées et customisables dans l’esprit industriel.
Canapé : Saba Italia ; Coussins : Le Conran Shop ; Applique : Wo&Wé ; Trépied : chiné ; Plante : séneçon de Rowley ; Tables basses : piétements chinés sur lesquels Mélanie a installé des plateaux de marbre ; Peinture du mur : dans l’esprit Off Black de Farrow&Ball
L’applique émane du designer Olivier Abry, installé à Villeurbane. Depuis 2010, il fabrique artisanalement des lampes articulées et customisables dans l’esprit industriel.
Canapé : Saba Italia ; Coussins : Le Conran Shop ; Applique : Wo&Wé ; Trépied : chiné ; Plante : séneçon de Rowley ; Tables basses : piétements chinés sur lesquels Mélanie a installé des plateaux de marbre ; Peinture du mur : dans l’esprit Off Black de Farrow&Ball
Après. L’entrée s’est enrichie de l’escalier permettant d’accéder à la chambre parentale. En haut, le claustra qui sert de garde-corps trace une ligne graphique jusqu’au plafond.
En cours de chantier, les propriétaires ont décidé d’ouvrir leur chambre vers le salon à l’aide d’une grande niche qui lui confère une luminosité traversante. Ils ont également créé un rebord le long de la partie salon : « Nous y avons placé de la végétation, des éléments de décoration. Par ailleurs, nous avons équipé le mur de la cuisine d’un éclairage indirect avec un ruban LED dimmable comme un éclairage de fond de scène », explique Mélanie.
En cours de chantier, les propriétaires ont décidé d’ouvrir leur chambre vers le salon à l’aide d’une grande niche qui lui confère une luminosité traversante. Ils ont également créé un rebord le long de la partie salon : « Nous y avons placé de la végétation, des éléments de décoration. Par ailleurs, nous avons équipé le mur de la cuisine d’un éclairage indirect avec un ruban LED dimmable comme un éclairage de fond de scène », explique Mélanie.
Placée dans l’ancienne cuisine, la chambre de la fillette n’excède pas 8 m² mais est pleine de charme. Elle a été peinte en vert amande et illuminée par un tapis rond jaune curry.
Face à l’escalier, la salle de bains d’origine est restée à sa place mais a été remodelée au millimètre pour pouvoir placer les toilettes juste à côté. Mélanie a dessiné le mobilier maçonné recouvert de pâte de verre, en intégrant un meuble miroir dans l’épaisseur du mur et une cachette en partie basse pour le tableau électrique. Son dada déco ? « Utiliser la même finition sur le sol et les murs ! »
Finitions sol et murs : pâte de verre Vitrex ; Baignoire émaillée : Kaldewei ; Robinetterie : Ritmonio ; Lave-mains : Clou
Finitions sol et murs : pâte de verre Vitrex ; Baignoire émaillée : Kaldewei ; Robinetterie : Ritmonio ; Lave-mains : Clou
Bien équipée de placards au niveau des soupentes, la chambre parentale a été rehaussée au niveau de la tête de lit par un papier peint sur lequel a craqué Mélanie : « J’aime beaucoup les papiers Cole & Son et en cherchant dans leur collection je suis tombée sur celui-ci, marrant et osé avec ses poissons torche. Des touches dorées lui donnent du volume », explique-t-elle.
Papier peint : Nautilus de Cole & Son
Papier peint : Nautilus de Cole & Son
« Ce projet a été modelé au plus juste par rapport à la structure de départ que je souhaitais sublimer. Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir ouvrir en plein ciel. C’est ce qui a donné tout son cachet à l’appartement », estime l’architecte qui depuis a déménagé sur la Côte d’Azur et exerce en tant qu’architecte d’intérieur entre Nice et Paris.
ET VOUS ?
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La pièce principale donnait sur la cour de l’immeuble, ouverte à l’est par deux lucarnes. Il faisait sombre et la faible hauteur sous plafond était oppressante d’autant que le locataire de longue date avait tapissé les murs et le plafond de paille japonaise marron…